L’innovation, comme la recherche fondamentale, a besoin d’être appliquée pour se développer. Si nous innovons moins dans la fabrication de biens que les Allemands, c’est que nous avons externalisé nos productions. Or, innovation et production requièrent proximité, car les deux se nourrissent l’une de l’autre.
Alors faut-il réindustrialiser la France sans discernement ou flécher les efforts sur les technologies utiles qui donneront lieu à des productions sur le territoire ? La réponse est dans la question.
L’industrialisation doit être à l’innovation, ce que l’action est à la réflexion : le moyen de rendre concret l’intangible et de fabriquer des biens à forte valeur ajoutée non substituables par des productions livrées d’Asie par cargos.
À la différence des pays producteurs d’hydrocarbures et de minerais ou de pays fabricants à la merci des grands marchés, nous sommes une « économie de compétences ». Donc quitte à réindustrialiser, mieux vaut faire le pari de l’innovation qui naît des contraintes et où il n’y a pas de risque de pénurie si on sait attirer les talents.
D’autant qu’à l’échelle des PME, créer de la valeur revient à innover au niveau des produits, des services, du modèle de vente, du design, de l’organisation et des procédés.
La responsabilité du dirigeant est de favoriser cet état d’esprit dans toute l’entreprise. Il évitera ainsi que les routines s’installent, que le défaitisme gagne les collaborateurs et que les barrières défensives s’effondrent.
Innover c’est étendre sa zone de confort,
Agir c’est être à table quand les autres en sont au menu.
Michel Courtois